Je vous disais, l'autre jour, que la paix est cette guerre qui admet des
actes d'amour et de création dans son processus : elle et donc chose plus
complexe et plus obscure que la guerre proprement dite, comme la vie est
plus obscure et plus profonde que la mort.
Mais le commencement et la mise en train de la paix sont plus obscurs que
la paix même, comme la fécondation et l'origine de la vie sont lus
mystérieuses que le fonctionnement de l'être une fois fait et adapté.
Tout le monde aujourd'hui a la perception de ce mystère comme d'une
sensation actuelle; quelques hommes, sans doute, doivent percevoir leur
propre moi comme positivement partie de ce mystère; et il y a peut-être
quelqu'un dont la sensibilité est assez claire, assez fine et assez riche
pour lire en elle-même des états plus avancés de notre destin que ce destin
ne l'est lui-même.
je n'ai pas cette ambition. Les choses du monde ne m'intéressent que sous
le rapport de l'intellect tout par rapport à l'intellect Bacon dirait que
cet intellect est une Idole. J'y consens, mais je n'en ai pas trouvé de
meilleure.
Je pense donc à l'établissement de la paix en tant qu'il intéresse
l'intellect et les choses de l'intellect Ce point de vue est faux, puisqu'il
sépare l'esprit de tout le redite des activités; mais cette opération
abstraite et cette falsification sont inévitables : tout point de vue est
faux.
Une première pensée apparaît. L'idée de culture, d'intelligence, d'œuvres
magistrales est pour nous dans une relation très ancienne, -- tellement
ancienne que nous remontons rarement jusqu'à elle, - avec l'idée d'Europe.