L'impraticabilité de la voie des amendements a conduit la Commission
institutionnelle à envisager de rédiger un nouveau traité instituant
officiellement l'Union ex novo et à déterminer avec cohérence sa
structure, ses compétences, les étapes et modalités de sa réalisation.
Elle s'est ainsi donné les moyens de présenter un texte compréhensible en
soi et a évité de devoir recourir à la procédure absurde de décision prévue
pour les amendements aux traités communautaires.
La nouvelle entité politique s'appellera Union, car ceci est l'expression
adoptée depuis 1952 pour décrire l'aboutissement de la construction
européenne.
Afin de conserver l'acquis communautaire, le traité précise que les
institutions, les objectifs et les compétences de l'Union se substitueront
totalement aux institutions, aux objectifs et aux compétences de la
Communauté, de la coopération politique et du SME, mais toutes les
indications de nature législative contenues dans les traités qui ont
institué la Communauté ainsi que tous les règlements, directives, décisions
de la Communauté, de la coopération politique et du SME resteront en vigueur
tant que l'Union ne les aura pas modifiés par ses procédures propres.
Garantissant ainsi la continuité juridique et politique entre les
anciennes Communautés et l'Union, notre résolution met fin à la pluralité de
Communautés, Coopération, Système monétaire, en plaçant la construction
européenne tout entière sous le signe de l'Union et établissant que tout
acte d'unification sera accompli dorénavant dans son cadre, dans les formes
et selon les procédures prévues par le traité instituant l'Union.
Une des caractéristiques importantes du projet est que, d'une part, il
définit avec précision les institutions de l'Union et leurs compétences, et,
de l'autre, il prévoit une gradualité diversifiée de l'intégration.